Amoureux du vin, invignez-vous !
En France, le « tir de balle dans le pied » devrait être consacré sport national. Notre patrie, symbole de la gastronomie, du savoir vivre et du savoir boire, berceau du vin, est paradoxalement un des pays qui stigmatise le plus cette boisson.
Depuis la loi Evin (qui porte mal son nom), quasiment toute publicité autour du vin est proscrite. En effet, il est devenu criminel d’associer les notion de plaisir et de vin. Au nom de la lutte contre l’alcoolisme, les vignerons français sont bâillonnés.
la France est en effet un des seuls pays démocratiques à ne pas distinguer le vin des autres boissons alcoolisées, à confondre culture et biture. Pire, les ligues de vertu et pères la morale agréés « d’intérêt public », cherchent sans cesse à faire reculer les derniers espaces de liberté, et poussent les responsables politiques à cacher ses vins que l’on ne saurait boire.
Dernière attaque du lobby anti vin, le rapport du Professeur Michel Reynaud remis à la MILDT (Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie) au début du mois de juin. Sous prétexte de proposer des stratégies de lutte contre les drogues, ce rapport est une véritable attaque en règle contre le vin. Quelques morceaux choisis permettent de constater l’état d’esprit des rédacteurs :
« Pour résumer, il faut faire comprendre que l’alcool, produit qui procure le plus de plaisir et de bien être est simultanément le produit le plus dangereux. » […]
« La réduction de la consommation d’alcool a été particulièrement importante en France. C’est la baisse de la consommation de vin qui a porté l’essentiel de ce phénomène. Cette forte réduction de la consommation s’est traduite par une réduction de la mortalité. » […]
« Pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la santé publique les différents gouvernements épargnent systématiquement le vin. Il convient d’unifier la taxation sur les alcools au regard des impératifs de santé publique. » […]
« La conclusion est simple, l’alcool et le tabac imposent un coût à la collectivité que les taxes sont bien loin de compenser. Les autorités publiques seraient donc amplement légitimes à remonter massivement les taxes sur des deux types de produits. »
Comme le montre Jacques Dupont dans un récent ouvrage Invignez-vous ! (dont la couverture illustre cet article) ce discours classique du lobby hygiéniste, ligne idéologique tenue par l’ANPAA (Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie) rencontre d’ailleurs une oreille favorable des pouvoirs publiques. A la recherche de justifications pour créer de nouvelles taxes acceptables par la population, les politiques risquent à court terme de mettre en danger l’exception culturelle du vin français.
Le raisonnement des détracteurs du vin est un pur syllogisme, aux prémices malheureusement erronés :
Alcool = Drogue, Drogue = Danger, Vin = Alcool donc Vin = Danger.
Certes, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé (©Jean-Claude Evin), mais le vin, n’est absolument pas réductible à l’alcool, il est bien plus que la somme de ses composants moléculaires. Les exemples des politiques éducatives étrangères semblent le prouver : prévention, instruction, éducation ne feraient-elles pas mieux que taxation ou prohibition ?
Alors, comment s’invigner ? En se mobilisant par exemple, et en signant la récente pétition Touche pas à mon vigneron, mise en ligne par la blogueuse Louise Massaux (Quilles de fille). A signer et faire signer autour d’un verre… de vin français.