La littérature et le vin : In vino veritas*…
L’ivresse est intemporelle… Même si, comme l’écrit John Steinbeck dans Tortilla Flat, « un peu d’amour, c’est comme un peu de bon vin… trop de l’un ou trop de l’autre rendent un homme malade… » Poètes et écrivains se sont souvent inspirés du vin dans leurs œuvres.
Déjà, dès l’Antiquité, les philosophes et les écrivains évoquaient les vertus du jus de la treille… Platon nous avoue même que de nombreuses leçons données par son maître Socrate l’ont été à lors de repas bien arrosés !…
C’est avec amour que Rabelais nous parle toujours de la « dive bouteille » : « Buvez, vous ne mourrez jamais » peut-on (entre autre) lire dans Gargantua.
Si cette « dive bouteille » et l’univers du vin (vignes, vendanges, …) trouvent également des adeptes chez Euripide ou Villon, ils semblent séduire à travers toutes les époques : William Shakespeare, Jean de La Fontaine, Paul Verlaine, Charles Baudelaire, Guillaume Apollinaire (Alcools, Vendémiaire), Alphonse de Lamartine (« La vigne et la maison », les Recueillements poétiques), Alphonse Daudet (« Trois jours de vendanges »), Paul Claudel, John Fante (Les Compagnons de La grappe, Le vin de la jeunesse), Jean-Marie Laclavetine (Le rouge et le blanc), Michel Onfray (La raison gourmande), pour ne citer qu’eux … la preuve !
Euripide : « Le vin nous invite à la danse et nous fait oublier nos maux. Sans vin, il n’y a pas d’amour. »
Charles Baudelaire :
« Car j’éprouve une joie immense quand je tombe dans le gosier d’un homme usé par ses travaux
Et sa chaude poitrine est une douce tombe
Où je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux. »
Paul Claudel nous offre un point de vue disert sur le sujet : « Le vin, et je parle aussi bien de ce breuvage impersonnel et courant qui rafraîchit l’honnête soif du travailleur que de ces crus antiques dont le blason empanaché honore l’armorial de nos plus belles provinces, le vin a une triple mission, il est le véhicule d’une triple communion. La communion tout d’abord avec la terre maternelle… de qui il reçoit à la fois âme et corps. En second lieu la communion avec nous-mêmes. C’est le vin tout doucement qui échauffe, qui dilate, qui épanouit les éléments de notre personnalité… qui nous ouvre sur l’avenir les perspectives les plus encourageantes. Le vin est le professeur du goût, le libérateur de l’esprit et l’illuminateur de l’intelligence. Enfin le vin est le symbole et le moyen de la communion sociale ; la table entre tous les convives établit le même niveau, et la coupe qui y circule nous pénètre, envers nos voisins, d’indulgence, de compréhension et de sympathie. »
Guillaume Apollinaire :
« Que Paris était beau à la fin de septembre
Chaque nuit devenait une vigne où les pampre
Répandaient leur clarté sur la ville et là-haut
Astres mûrs becquetés par les ivres oiseaux
De ma gloire attendaient la vendange de l’aube »
Chaque année, Saumur célèbre à sa manière le lien étroit qui unit la littérature, les auteurs et le vin, dans ses Journées Nationales du livre et du Vin qui réunissent, au mois de mai, le public et près de 130 écrivains autour de cette passion commune. Mais le sujet est tellement riche que nous ne manquerons pas de nous y replonger !…